mercredi 20 juin 2007

Pour une écologie sociale


De nos jours, bien des cris d'alarme sont lancé sur la santé de notre Gaïa en bien mauvaise forme. Cet envoi cherche à ouvrir une discussion sur l'avenir de notre planète, mais aussi celui de notre société.

La bien humble proposition que j'aimerais faire est la suivante: Il n'y a pas de solutions à des problèmes environnementaux si on ne pense pas une nouvelle façon de vivre ensemble. Dans les années 70, au Québec, les universités ne construisaient pas de stationnement dans leurs nouveaux
édifices, l'État finançait le transport en commun qui coûtait moins (en valeur réelle) que de nos jours. Pourquoi en 2007, avec tous les cris d'alarme, on en fait moins qu'avant?

Je propose une écologie sociale. Une nouvelle manière de vivre en commun, avec moins d'énergie, moins de transports (plus de vélo!), des villes qui maximisent la proximité résidence-travail-participation-démocratie, des jardins sur les toîts, du travail décent pas pour des multinationales et des soins de santé gratis pour toulmonde (et préférablement que les gens sachent se soigner). Désolé, je ne cherche pas des solutions à des problèmes... j'aimerais qu'on évite les problèmes.

Déjà en 1973, le prêtre et philosophe Ivan Illich critiquait la crise énergétique et disait qu'il y avait urgence. «Si l'on ne détruit pas l'illusion que plus d'énergie, c'est mieux, on ne pourra résoudre la "crise de l'énergie». Les centrales solaires, éoliennes, hydro ou quoi que ce soit de renouvelables ne régleront rien. Les arguments de Ivan Illich ne mentionnent pas à l'Écologie (dans son temps on n'en parlait à peine), mais à l'Équité. La surconsommation énergétique a des effets négatifs d'abord sur le tissu social, pas juste sur la Nature. Traffic, inégalité, perte d'espace public, maladies de toutes sortes, gaspillage, crise économique, oppression, bureaucratie, etc.

Ivan Illich rêve d'une démocratie à distance de vélo!

PS. Cet en voir est une suite de la discussion sur l'entrée: et de sauver le monde ...
PPS Livre Énergie et Équité d'Ivan Illich sur le lien indiqué.

11 commentaires:

Manu a dit...

bin là tu vas être déçu passsque je suis totalement d'accord avec toi. L'un va pas sans l'autre et surtout, inversement. faut enlever le clou avant me mettre du mercurocrome pis un plasteur.

prévention et guérison.

si tu veux que je soye pas d'accord, soit un peu plus controversé s'il te plaît.

Beizerno a dit...

Imaginons une ville où les automobiles, les autobus et tout véhicule à moteur serait limité à la vitesse d'une bicyclette (disons 20km/h). Cette mesure, je l'avoue un peu radicale, forcerait à repenser toute la ville: les lieux de travail, de résidence, les déplacements, les espaces publics et commerciaux. Cela favoriserait la marche et le vélo, et détruirait les Wal-Mart de ce monde.

Serait-ce possible?

Simon le champion a dit...

Ce n'est peut-être pas entièrement impossible, mais cela ne me semble guère utile. Tant qu'on aura des voitures et qu'on en aura besoin, tu ne fais pas rouler des voitures à 20 km/h, c'est inefficace comme usage.
De façon plus large, j'aimerais remettre en question cette idée comme sous-jacente à ton texte, comme au dernier jeu de Manu, selon laquelle le monde ne change pas, et qu'il faudrait penser des façons radicales de le vivre différemment. Primo, le monde change, il n'a jamais cessé de le faire, et il semble bien le faire aujourd'hui plus rapidement que jamais. Et deuzio, ces changement ne sont certainement pas tous pour le pire: je serais prêt à soutenir que, très clairement, et contrairement à ce que tu disais dans le texte, on en fait pas moins aujourd'hui que dans les années 70, tout au contraire! L'environnement est un enjeu complètement omniprésent aujourd'hui, qui force les gens, les institutions, les entreprises à repenser leurs façons de faire et de vivre.
Le fait que des pays se soient entendus pour réduire les réductions de gaz à effet de serre, peu importe que l'on juge les objectifs suffisants ou non, c'est proprement et fondamentalement inédit au plan historique! Et à l'heure où se parle, le principal obstacle à un véritable accord international de réductions des GES, c-à-d l'opposition des États-Unis, cet obstacle est très sérieusement en voie d'être levé(les États les plus importants ont déjà adopté leur plans, l'opinion publique appuie majoritairement l'idée, des secteurs industriels trés importants sont maintenant favorables à Kyoto, etc) puisque selon toute vraisemblance, la prochaine administration (démocrate!) américaine devrait ratifier Kyoto!
À ce compte là, et pour bien des raisons encore, je ne vois pas l'utilité personnellement d'essayer de trouver des solutions du type tout-ou-rien dans la mesure où le changement, me semble-t-il, s'observe partout.

Manu a dit...

C'est simple simon, c'est à cause de ces idées tout ou rien que les pensées moyennes en viennent à avoir un poid.

il y a les radicaux qui capotent et font peur à tout le monde pis ensuite les modérés qui suivent la mode (un peu dans ton genre) qui trouvent les radicaux branchés dans leur genre, mais un peu trop. alors ils font les choses à moitié. on limite la vitesse, mais pas trop. on arrête la cigarette, mais pas trop. on améliore les chose mais pas trop.

pis en arrière, bin y a les suiveux (encore un peu comme toi ;) qui se disent que ça sert a rien d'essayer de changer les choses, que de toutes façon, on le voit bin, elles changent tu seule. donc pourquoi y penser.

Manu a dit...

en fait, trouver des solutions c'est mal. mieux vaut rêver d'un monde plus mieux passifiss où les requins aide le papa poisson à trouver le petit némo...

et surtout, empêcher toute personne s'y essayant de réussir à nous prover qu'on peut réellement changer les choses. idéalement avec un cynisme démago mordant qui rends futile toute argumentation

Anonyme a dit...

Encore une fois, développer une ligne d'interprétation qui dévie de celle qui sert de dogme à une partie de la gauche militante semble quelque chose d'impossible. Tu discutes de l'état du monde et tu es radicalement incapable d'accepter les idées de quelqu'un qui ne partage pas exactement ton point de vue sur la question. Si c'est pas du dogme ça, je me demande bien ce que c'est. Les grands Idéaux ne sont pas à rejetter ou à banir. Qui a dit ça ? Simplement, comme tout ce qui est rationnel, ils doivent pouvoir être remis en question et critiqués, n'est-ce pas ?
Pourquoi le fait de vouloir discutter l'idée que "le monde DOIT ABSOLUMENT subir une transformation radicale" semble être quelque chose de si inconcevable pour toi Manu ? Pourquoi réagis-tu avec autant de succeptibilité ? Tu peux bien dire que c'est un questionnement de mouton ou de suiveux, moi je ne trouve pas que ça nous fait avancer beaucoup.
Le problème est simple, si la vérité de ce qui est en question ici (la nécessité de transformer RADICALEMENT notre façon de vivre ensemble - ou notre rapport à la nature, selon la discussion) est à ce point absolue, il devrait être très facile pour toi de nous en fournir la démonstration.
Or, ce n'est pas ce que tu fais.
Moi, je n'ai trouvé aucun argument convaincant (surout pas ton appel à l'autorité d'Hubert Reeves!) à ce sujet dans tes posts récents.

Manu a dit...

le truc le plus drôle Étienne, c'est qu'il me semble qu'on est du même avis. Je suis tout a fait en accord avec le concept de remettre radicalement nos manières de vivre ensemble. ce que tu proposes est loins d'être cyniques. tu t'es senti attaqué pour rien. ha la joie de l'internet.

en passant, tu y vas fort avec mon incapacité à accepter des idées contraires aux miennes. je suis capable, mais elles sont mieux d'être solide. et quand je change d'idée, je vais les défendre autant que celle que je viens de laisser. Toi, change tu d'idée des fois. accepte tu d'avoir tort. si je donne l'air de résister, c'est parce que j'écoute beaucoup et qu'une fois que j'ai compris, je contre argumente serré. c'est vrai que ça peu gosser du monde pas habitué. mais chacun ses défauts. et t'inquiète pas, j'en ai des pire.

simplement que je me désintéresse de démontrer l'évidence. si un individu ne la voie pas, c'est qu'il refuse de voir. ce n'est pas à moi de lui ouvrir les yeux de toute façon c'est mieux quand ça vient de soi, d'un travail personnel,

et pour hubert, je ne me réfère pas à son autorité, qui pourrait à elle seule être suffisante, mais bien au contenu de sa recherche exposé dans sa conférence. si tu l'a pas trouvé. tu peux juger juste sur du vide, désolé. et je suis trop poche pour refaire sa démonstration.

viens tu dans bouette avec nous étienne ?

Manu a dit...

voici mes références pour mes propos catastrophistes:

Hubert Reeves, conférence mal de terre

voici quelques liens:

http://www.univers-nature.com/livre/mal-de-terre.html

http://www.forumuniversitaire.com/MaldeTerred%E9mo.pdf

Hubert Reeves
" Nous éliminons aujourd'hui plus de mille fois plus d'espèces qu'avant l'époque industrielle. Cette extinction massive, la sixième dans l'histoire de la Terre, l'humanité en est la cause. Elle pourrait en être la victime. L'avenir dépend largement des décisions prises aujourd'hui et demain. À chacun sa part du travail pour redresser la barre. Prenons les choses en mains !

http://fr.shvoong.com/books/397314-mal-terre/

Manu a dit...

Il n'est plus question de se demander si y a un problème. Nous sommes en grave danger d'extinction !!!!

Le nier tient de la fraude intélectuelle.

Nous avons 50 années pour régler la situation. 15 pour monter la planification et l'organisation, 150 pour exécuter et mettre en place les solutions.

150 ans, c'est le temps prévu pour stabiliser les écart à la normale (météorologiquement parlant), afin de garantir une possibilité de production agricole. on parle pas de la dépollution encore.

ce n'est pas grave, c'est alarmant. Sonnez l'alarme partout, criez sur les toits, bloquez les routes, faites des grèves étudiantes !!! C'est la catastrophe !!!!

Manu a dit...

afin de respecter un nouveau principe d'équilibre, voici les bons côtés de la situation:

1- l'humanité est de plus en plus éveillé à la situation (le monde diplomatique titrait en 97: des millions de militants actifs)

2- les choses changent très rapidement

3- la nature est extrèmement puissante et lorsque l'humain mettra son génie à l'aider à se développer au lieu de l'exterminer(exploiter) nous découvrirons des possibilités qui dépassent l'imagination

4- voici une image métaphore permettant de croire que nous allons réussir:
tel une solution en hypersaturation, où des gens en rajoute et en rajoute et en rajoute, malgré que l'on ne puisse plus en prendre depuis bien longtemps, l'humanité va bientôt atteindre son seuil critique. Ils ont beau modifier la pression, ou chauffer la solution, lorsque le seuil critique sera atteint il y aura une réaction instantannée qui se nomme PRÉCIPITATION. cette réaction est innarrêtable (mot lette, pardon) et totale. elle permet à la solution de revenir à un état non pas stable, mais pur (plus ou moins)

Beizerno a dit...

Étienne, je crois que tu t'entêtes un peu sur ton point... Tu pourrais initier une autre discussion.

Je répondrais donc à Simon qui nous donne quelques bons arguments pour démonter la "radicalité" de mes propositions.

Dans l'environnementalisme comme ailleurs: les chose changent à une vitesse jamais vu. Le changement de est devenu une valeur si grande qu'on n'hésite pas à voter "pour le changement" - ainsi analysent-ils du moins - tout comme on change de coupe de cheveux.

L'environnement est un enjeu omniprésent certainement que cela a changé depuis les années 70. Pourtant, le système est loin d'avoir changer la trajectoire de la croissance sans fin du gaspillage d'énergie.

L'accord de Kyoto? Dans 6 mois, s'initie la période-cible du Protocole. Le Canada n'a fait AUCUN fléchissement de ses rejets de CO2 pour atteindre ses engagement. Si les démocrates étasuniens décident d'embarquer (faut d'abord qu'ils soient élu à la Présidence et Simon tu fais preuve d'un optimisme débordant sur cette possibilité), les stratégies privilégiées seront l'énergie nucléaire et l'éthanol! Deux filières qui mèneront à un nouveau cul-de-sac.

On parle, on peinture en vert, on donne de beaux retours d'impôt sur les passe de bus... pendant ce temps le nombre d'autos sur l'Ile de Montréal augmente plus vite que le nombre d'habitants.

On fait du recyclage. Je rends hommage. Mais j'attends toujours le bilan social et écologique de telles collectes massives.

Les gens se font offrir de belles ampoules énergétiques. Pendant ce temps, on construit Rabaska et on s'apprête à forer dans le Golfe St-Laurent pour plus de gaz.

Je ne lève pas le nez sur les avancées: l'assainissement du Fleuve a été un succès notable. Mais le changement ne "s'observe pas de partout".

Le but de ce texte n'est pas de dire que la Révolution est Urgente et Indispensable. J'essaie d'explorer des avenues qui initieraient une société plus équitable, où existe un meilleur bien-être.

Ah oui! sur "l'efficacité" des automobiles! L'auto est "utile" je le concède. Mais pris dans sa totalité, le temps social nécessaire à la production et l'utilisation d'une automobile n'est pas plus "efficace" qu'une charette à cheval. LA SEULE différence est que la voiture utilise plus 100 fois plus de Joules ce qui lui permet d'atteindre des distances et vitesses décuplées. La question est: Qui doit supporter les guerres et le système de domination pour rendre possible l'appropriation d'une telle quantité d'énergie? L'engin mécanique le plus "efficace" jamais inventé par l'homme est de loin le vélocipède.