mardi 14 août 2007

Surpopulation et contrôle de la Natalité : portrait d'un mensonge

Suite à un message envoyé par Philôme concernant une étude d'économistes sur la question des politiques d'intervention en matière de contrôle démographique et de «problème de surpopulation mondiale», je propose une petite réflexion sur la question qui pourrait s'intituler :

Natalité et Développement des peuples : mensonges et aliénation de la bio-éthique

Introduction

L'antique pharaon, maître d'Égypte, ressentant comme angoissantes la présence et la multiplication des fils d'Israël, les soumit à toutes les formes d'oppression et il ordonna de faire mourir tout enfant de sexe masculin né des femmes des Hébreux (cf. Exode 1, 7-22). De nombreux puissants de la terre se comportent aujourd'hui de la même manière. Eux aussi ressentent comme angoissant le développement démographique en cours et ils craignent que les peuples les plus prolifiques et les plus pauvres représentent une menace pour le bien-être et pour la tranquillité de leurs pays. En conséquence, au lieu de vouloir affronter et résoudre ces graves problèmes dans le respect de la dignité des personnes et des familles, ainsi que du droit inviolable de tout homme à la vie, ils préfèrent promouvoir et imposer par tous les moyens une planification massive des naissances. Les aides économiques elles-mêmes, qu'ils seraient disposés à donner, sont injustement conditionnées par l'acceptation d'une politique anti-nataliste.

L'humanité contemporaine nous offre un spectacle vraiment alarmant lorsque nous considérons non seulement les différents secteurs dans lesquels se développent les attentats contre la vie, mais aussi leur forte proportion numérique, ainsi que le puissant soutien qui leur est apporté par un large consensus social, par une fréquente reconnaissance légale, par la participation d'une partie du personnel de santé.

L'Exemple de la Chine

Un économiste chinois est assis sur sa chaise. Il regarde son confrère avant de partir pour le bureau du ministre, et s'exclame : - « L'augmentation de la production céréalière ne permet pas d'alimenter des foules toujours plus nombreuses : il faut se rendre à l'évidence, la seule solution est de réduire la natalité ! » Bienvenue au charitable bureau du «Planning familial»... Nous sommes en 1971.

Par une''politique rigoureuse de planning familial'', la Chine a réduit son nombre de naissances d’un total de 338 millions de 1971 à 1998, soit en moins de trente ans (Zha et al., 2000), alors que la population totale n’y était que de 851 millions d’habitants en 1971 (Nations Unies, 1998). Afin d’« alléger une pression démographique considérable», le gouvernement chinois a poursuivi à compter des années 1970 une politique rigoureuse qui s’est présentée, dès 1980, sous la forme de « l’encouragement à avoir un enfant unique par couple » (Feng et al., 2000). Le prétendu «problème de surpopulation» est un ''outil intéressant'' dans la propagande culturelle visant la légitimation de telles entreprises barbares. C'est concret. En conséquence, l’indice synthétique de fécondité a baissé brutalement dans le pays le plus peuplé du monde, passant de 6,06 enfants par femme en 1965-1970 à 2,55 en 1980-1985, puis à 1,80 en 1995-2000 (Nations Unies, 2003a). Parallèlement, le vieillissement de la population a commencé, faisant passer de 6,8 % en 1970 à 10,1 % en 2000 la proportion de 60 ans et plus au sein de la population.

Un expert (belle cravate) en la question, s'exprime :

En Chine, l'application du planning familial est axé sur la contraception. Fournir à la population en âge de procréer les conseils, les renseignements instructifs et le service du planning familial, c'est une mesure importante dans l'application du planning familial. Le gouvernement chinois tient à s'appuyer sur les progrès de la science, l'étude et l'exploitation de la technologie de planning familial et la méthode de contraception pour satisfaire au besoin des gens en âge de procréer, dans multiples domaines et à différents niveaux. Le gouvernement a établi dans tous les pays un réseau de services du planning familial et de la protection de la santé des femmes et des enfants, afin de fournir sans tarder à la population en âge de procréer un service sûr, efficace et pratique du planning familial et de la contraception, pour assurer le développement du planning familial. En Chine, la recherche sur la méthode de contraception remonte aux années 60 et a obtenu de nombreuses réalisations qui ont été généralisées dans l'ensemble du pays. La Chine a pris la mesure politique de la fourniture gratuite de la pilule et d'un instrument contraceptif et le service technique de contraception à bas prix ou gratuitement. En 1988, la Chine a fait fonctionner un système combinant la fourniture gratuite avec la vente sur le marché. Cette mesure permet d'élargir le canal de fourniture, et de donner toute facilité à la population pour satisfaire son désir, ainsi que de faire élever l'effet d'utilisation de la contraception, et de réduire la natalité. Depuis les années 80, la Chine a établi un programme de développement de l'étude scientifique sur le planning familial. Aujourd'hui un système de recherche et de production d'instruments et de pilules de contraception a été créé, qui s'étend rationnellement sur tout le territoire chinois. On a mis au point une série de technique contraceptives laissées au libre choix de la population. La recherche de la méthode contraceptive pour le sexe masculin est classée au premier rang dans le monde. Des méthodes sont reconnues et proposées par l'association mondiale aux volontaires qui acceptent la contraception par la chirurgie. La Chine poursuit l'étude d'une nouvelle méthode de contraception plus sûre, de haute efficacité et plus pratique, et à un prix plus bas. Pour couvrir les besoins de la méthode contraceptive de la population en âge de procréer, le gouvernement chinois investit annuellement 200 millions de yuans et désigne une quarantaine d'usines pour produire divers types d'instruments ou pilules de contraception. Afin d'assurer à tout moment un service nécessaire pour la population en âge de procréer, la Chine a créé un système de services de planning familial couvrant les régions urbaines et rurales du pays, qui se compose d'hôpitaux, de centres de protection de la santé des femmes et des enfants, de stations de service du planning familial. Les travailleurs du planning familial, ayant pour principe de se tourner vers les unités de base, la campagne, se rendre chez l'habitant et donner toute facilité à la population, tâchent de donner des renseignements et conseils, instruire et servir la population en âge de procréer, les aidant à choisir la méthode de contraception convenable selon leur désir. A la campagne, selon la situation des paysans, on propose aux femmes qui ont déjà donné naissance à un enfant la pose du stérilet, on propose à une partie du couple qui a deux enfants la stérilisation. Ces mesures contraceptives sont sûres et efficaces pour assurer la santé physique et spirituelle de la femme.Ainsi donc, cette méthode est facilement acceptée par les couples en âge de procréer dans les régions rurales.

En bref,

Les menaces contre la vie ne faiblissent pas avec le temps. Au contraire, elles prennent des dimensions énormes. Ce ne sont pas seulement des menaces venues de l'extérieur, des forces de la nature ou des "Caïn" qui assassinent des "Abel"; non, ce sont des menaces programmées de manière scientifique et systématique. Le vingtième siècle aura été une époque d'attaques massives contre la vie, une interminable série de guerres et un massacre permanent de vies humaines innocentes. Les faux prophètes et les faux maîtres ont connu le plus grand succès ». Au-delà des intentions, qui peuvent être variées et devenir convaincantes au nom même de la ''solidarité'' et du «bien-être des peuples», nous sommes en réalité face à ce qui est objectivement une « conjuration contre la vie », dans laquelle on voit aussi impliquées des Institutions internationales, des États qui se prétendent «De Droit», institutions attachées à encourager et à programmer de véritables campagnes pour diffuser la contraception, la stérilisation volontaire et l'avortement et l'établissement de politiques variablement sévères de «contrôle direct de la Natalité». Enfin, on ne peut nier que les médias sont souvent complices de cette conjuration, en répandant dans l'opinion publique un état d'esprit qui présente le recours à la contraception, à la stérilisation, à l'avortement et même à l'euthanasie comme un signe de progrès social et une conquête de la liberté, tandis qu'il dépeint comme des ennemis de la liberté et du progrès les positions inconditionnelles en faveur de la vie.

Comme si le Droit de vivre pouvait être conditionnel !

On en arrive ainsi à un tournant aux conséquences tragiques dans un long processus historique qui, après la découverte de l'idée des « droits humains » — comme droits innés de toute personne, antérieurs à toute constitution et à toute législation des Etats —, se trouve aujourd'hui devant une contradiction surprenante: en un temps où l'on proclame solennellement les droits inviolables de la personne et où l'on affirme publiquement la valeur de la vie, le droit à la vie lui-même est pratiquement dénié et violé, spécialement à ces moments les plus significatifs de l'existence que sont la naissance et la mort.

D'une part, les différentes déclarations des droits de l'homme et les nombreuses initiatives qui s'en inspirent montrent, dans le monde entier, la progression d'un sens moral plus disposé à reconnaître la valeur et la dignité de tout être humain en tant que tel, sans aucune distinction de race, de nationalité, de religion, d'opinion politique ou de classe sociale.

D'autre part, dans les faits, ces nobles proclamations se voient malheureusement opposer leur tragique négation. C'est d'autant plus déconcertant, et même scandaleux, que cela se produit justement dans une société qui fait de l'affirmation et de la protection des droits humains son principal objectif et en même temps sa fierté. Comment accorder ces affirmations de principe répétées avec la multiplication continuelle et la légitimation fréquente des attentats contre la vie humaine? Comment concilier ces déclarations avec le rejet du plus faible, du plus démuni, du vieillard, de celui qui vient d'être conçu?

« Ces attentats s'orientent dans une direction exactement opposée au respect de la vie, et ils représentent une menace directe envers toute la culture des droits de l'homme. À la limite, c'est une menace capable de mettre en danger le sens même de la convivialité démocratique: au lieu d'être des sociétés de « vie en commun », nos cités risquent de devenir des sociétés d'exclus, de marginaux, de bannis et d'éliminés. Et, si l'on élargit le regard à un horizon planétaire, comment ne pas penser que la proclamation même des droits des personnes et des peuples, telle qu'elle est faite dans de hautes assemblées internationales, n'est qu'un exercice rhétorique stérile tant que n'est pas démasqué l'égoïsme des pays riches qui refusent aux pays pauvres l'accès au développement ou le subordonnent à des interdictions insensées de procréer, opposant ainsi le développement à l'homme? Ne faut-il pas remettre en cause les modèles économiques adoptés fréquemment par les Etats, notamment conditionnés par des pressions de caractère international qui provoquent et entretiennent des situations d'injustice et de violence dans lesquelles la vie humaine de populations entières est avilie et opprimée? » (Jean-Paul II, encyclique Evangelium Vitae, 1995)

Où se trouvent les racines d'une contradiction si paradoxale?

Nous pouvons les constater à partir d'une évaluation globale d'ordre culturel et moral, en commençant par la mentalité qui, exacerbant et même dénaturant le concept de subjectivité, ne reconnaît comme seul sujet de droits que l'être qui présente une autonomie complète ou au moins à son commencement et qui échappe à une condition de totale dépendance des autres. Mais comment concilier cette manière de voir avec la proclamation que l'homme est un être « indisponible »? La théorie des droits humains est précisément fondée sur la prise en considération du fait que l'homme, à la différence des animaux et des choses, ne peut être soumis à la domination de personne. Il faut encore évoquer la logique qui tend à identifier la dignité personnelle avec la capacité de communication verbale explicite et, en tout cas, dont on fait l'expérience. Il est clair qu'avec de tels présupposés il n'y pas de place dans le monde pour l'être qui, comme celui qui doit naître ou celui qui va mourir, est un sujet de faible constitution, qui semble totalement à la merci d'autres personnes, radicalement dépendant d'elles, et qui ne peut communiquer que par le langage muet d'une profonde symbiose de nature affective. C'est donc la force qui devient le critère de choix et d'action dans les rapports interpersonnels et dans la vie sociale. Mais c'est l'exact contraire de ce que, historiquement, l'Etat de droit a voulu proclamer, en se présentant comme la communauté dans laquelle la « force de la raison » se substitue aux « raisons de la force ».

Sur un autre plan, les racines de la contradiction qui apparaît entre l'affirmation solennelle des droits de l'homme et leur négation tragique dans la pratique se trouvent dans une conception de la liberté qui exalte de manière absolue l'individu et ne le prépare pas à la solidarité, à l'accueil sans réserve ni au service du prochain. S'il est vrai que, parfois, la suppression de la vie naissante ou de la vie à son terme est aussi tributaire d'un sens mal compris de l'altruisme ou de la pitié, on ne peut nier que cette culture de mort, dans son ensemble, révèle une conception de la liberté totalement individualiste qui finit par être la liberté des « plus forts » s'exerçant contre les faibles près de succomber.

C'est dans ce sens que l'on peut interpréter la réponse de Caïn à la question du Seigneur « où est ton frère Abel? »: « Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère? » (Gn 4, 9). Oui, tout homme est « le gardien de son frère », parce que Dieu confie l'homme à l'homme. Et c'est parce qu'il veut confier ainsi l'homme à l'homme que Dieu donne à tout homme la liberté, qui comporte une dimension relationnelle essentielle. C'est un grand don du Créateur, car la liberté est mise au service de la personne et de son accomplissement par le don d'elle-même et l'accueil de l'autre; au contraire, lorsque sa dimension individualiste est absolutisée, elle est vidée de son sens premier, sa vocation et sa dignité mêmes sont démenties.

Il est un autre aspect encore plus profond à souligner: la liberté se renie elle-même, elle se détruit et se prépare à l'élimination de l'autre quand elle ne reconnaît plus et ne respecte plus son lien constitutif avec la vérité. Chaque fois que la liberté, voulant s'émanciper de toute tradition et de toute autorité, qu'elle se ferme même aux évidences premières d'une vérité objective et commune, fondement de la vie personnelle et sociale, la personne finit par prendre pour unique et indiscutable critère de ses propres choix, non plus la vérité sur le bien et le mal, mais seulement son opinion subjective et changeante ou même ses intérêts égoïstes et ses caprices.

Cette réflexion s'inscrit dans la lignée de l'Encyclique Evangelium Vitae, sur la valeur et l'inviolabilité de la vie humaine, donné par Jean-Paul II en l'an de grâces 1995. Document à lire en complément pour ceux intéressés à une profonde réflexion sur la Vie, la dignité de l'être humain et son rapport au Dieu créateur. C'est une lecture solide. Ceux qui seraient intéressés, j'animerai cette année un groupe de réflexion autour de cet Écrit fondamental dans l'histoire actuelle. Il suffit de m'écrire pour me manifester votre enthousiasme et motivation à poursuivre cette réflexion.

Amicalement,

Jonathan L.








12 commentaires:

Anonyme a dit...

Paradoxe qu'il faudra qu'on m'explique un jour: Pourquoi les personnes qui défendent le plus farouchement "la vie", qui défendent à la femme de planifier sa maternité, sont ceux qui contribuent le moins à la reproduction de la vie (les prêtres)?

Jonathan a dit...

En réponse à ce commentaire «anonyme», voici une réponse brève et une explication à une interrogation sur ce qui est appelé ici un «paradoxe». J'espère que mon interlocuteur anonyme, qui demande cette explication, saura accueillir cette réponse comme le signe d'une discussion sincère et honnête, dans la recherche commune de la clarté sur la réalité vécue.

Il faut d'abord clarifier certaines choses.

Premièrement, il faut étudierle raisonnement qui conduit à une l' affirmation proposée en ce commentaire, soit que :

«les personnes qui défendent le plus farouchement la vie sont ceux qui contribuent le moins à la reproduction de la vie ».

Étiudions cet «axiome». Qu'est-ce qu'un axiome ? La petite encyclopédie nous rappelle que «pour certains philosophes grecs de l'antiquité cela représentait une affirmation qu'ils considéraient comme évidente et qui n'avait nul besoin de preuve.»

Donc, pour comprendre cet «axiome», disons d'emblée que le raisonnement qui pose une contradiction entre la promotion de la vie, du mariage, de la pro-création et de l'éducation des enfants et l'engagement dans la vie religieuse (donc, pas seulement les prêtres, mais tous les frères et soeurs des instituts, ordres, congrégations, mouvements apostoliques et missionnaires divers etc.), apparaît à première vue comme logique. En effet, si le prêtre (pour prendre l'exemple de cette vocation) choisit librement et volontairement de faire voeu perpétuel de chasteté, n'est-il pas un peu étrange que sans cesse il répète et enseigne la beauté de l'engagement dans le mariage, de la pro-création et de l'éducation de la famille ? N'y a-t-il pas contradiction ? Ne devrait-il pas tout simplement se marier et «Faire» des enfants ? À première vue, tout cela semble «bien paradoxal».

Allons un peu plus loin.
J'aimerais vous présenter une autre vue, en invitant à porter, quelques instants du moins, une nouvelle lunette d'approche pour sonder ce mystère.

Cet exercice permet je le crois de lever cette contradiction apparente pour comprendre la logique intrinsèque et le lien fondamental qui existe entre la Chasteté et le mariage, entre la chasteté et la pro-création. Car au fond, ce qui est au coeur de la question, c'est la chasteté.

L'Église catholique, fidèle à l'enseignement de l'écriture sainte, de la tradition des saints et saintes de tous les temps, enseigne d'une même voix, depuis toutes les contrées de la terre, dans la communion, que :

La chasteté signifie l’intégration réussie de la sexualité dans la personne et par là l’unité intérieure de l’homme dans son être corporel et spirituel. La sexualité, en laquelle s’exprime l’appartenance de l’homme au monde corporel et biologique, devient personnelle et vraiment humaine lorsqu’elle est intégrée dans la relation de personne à personne, dans le don mutuel entier et temporellement illimité, de l’homme et de la femme.

La vertu de chasteté comporte donc l’intégrité de la personne et l’intégralité du don. Cela vaut tant pour le couple marié que pour le religieux consacré ou le prêtre. La chasteté est avant toute chose disponibilité à l'autre, Présence, écoute, don intégral de la personne.

Un discours actuel réduit la vertu de chasteté en l'assimilant à un REFUS. Bien-sûr, il y a dans la chasteté une continence qui implique un refus de poser certains actes, de laisser libre cours à certaines paroles et pensées, mais la chasteté est avant tout une Réponse, un OUI, une acceptation, d'une disposition qui concerne toute la personne dans ses différentes facultés, jusqu'à sa présence aux autres dans la vie des sens.

La personne chaste maintient l’intégrité des forces de vie et d’amour déposées en elle. Cette intégrité assure l’unité de la personne, elle s’oppose à tout comportement qui la blesserait. Elle ne tolère ni la double vie, ni le double langage (cf. Mt 5, 37).

La chasteté comporte un apprentissage de la maîtrise de soi, qui est une pédagogie de la liberté humaine. L’alternative est claire : ou l’homme commande à ses passions et obtient la paix, ou il se laisse asservir par elles et devient malheureux (cf. Si 1, 22).

" La dignité de l’homme exige de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure. L’homme parvient à cette dignité lorsque, se délivrant de toute servitude des passions, par le choix libre du bien, il marche vers sa destinée et prend soin de s’en procurer réellement les moyens par son ingéniosité " (GS 17).

Celui qui veut demeurer fidèle aux promesses de son Baptême et résister aux tentations veillera à en prendre les moyens : la connaissance de soi, la pratique d’une ascèse adaptée aux situations rencontrées, l’obéissance aux commandements divins, la mise en œuvre des vertus morales et la fidélité à la prière. "La chasteté nous recompose ; elle nous ramène à cette unité que nous avions perdue en nous éparpillant " (S. Augustin, conf. 10, 29).

La vertu de chasteté est placée sous la mouvance de la vertu cardinale de tempérance, qui vise à imprégner de raison les passions et les appétits de la sensibilité humaine.

La chasteté est une vertu morale. Elle est aussi un don de Dieu, une grâce, un fruit de l’œuvre spirituelle (cf. Ga 5, 22). Le Saint-Esprit donne d’imiter la pureté du Christ (cf. 1 Jn 3, 3) à celui qu’a régénéré l’eau du Baptême.

La charité est la forme de toutes les vertus. Sous son influence, la chasteté apparaît comme une école de don de la personne. La maîtrise de soi est ordonnée au don de soi. La chasteté conduit celui qui la pratique à devenir auprès du prochain un témoin de la fidélité et de la tendresse de Dieu.

La vertu de chasteté s’épanouit dans l’amitié. Elle indique au disciple comment suivre et imiter Celui qui nous a choisis comme ses propres amis (cf. Jn 15, 15), s’est donné totalement à nous et nous fait participer à sa condition divine. La chasteté est promesse d’immortalité.

La chasteté s’exprime notamment dans l’amitié pour le prochain. Développée entre personnes de même sexe ou de sexes différents, l’amitié représente un grand bien pour tous. Un très grand bien, et il faut le redire activement aujourd'hui, à une époque où beaucoup de jeunes sont dans la confusion face à l'engagement dans la vie de couple et les relations d'amitiés. L'amitié, élevée sur la chasteté, conduit à la communion spirituelle. C'est un trésor.

Tout baptisé est appelé à la chasteté. Le chrétien a " revêtu le Christ " (Ga 3, 27), modèle de toute chasteté. Tous les fidèles du Christ sont appelés à mener une vie chaste selon leur état de vie particulier. Au moment de son Baptême, le chrétien s’est engagé à conduire dans la chasteté son affectivité.

La chasteté doit qualifier les personnes suivant leurs différents états de vie : les unes dans la virginité ou le célibat consacré, manière éminente de se livrer plus facilement à Dieu d’un cœur sans partage. Les personnes mariées sont appelées à vivre la chasteté conjugale, ordonnée à la procréation qui est une finalité et une expression de l'Amour conjugal ; les autres pratiquent la chasteté dans la continence :

Il existe trois formes de la vertu de chasteté : l’une des épouses, l’autre du veuvage, la troisième de la virginité. Nous ne louons pas l’une d’elles à l’exclusion des autres. C’est en quoi la discipline de l’Église est riche (Saint.Ambroise, vid. 23 : PL 153, 255A).

La luxure est un désir désordonné ou une jouissance déréglée du plaisir vénérien. Le plaisir sexuel est moralement désordonné, quand il est recherché pour lui-même, isolé des finalités de procréation et d’union. Il est moralement bon, lorsqu'expression de l'Amour conjugal et de l'accueil de la responsabilité parentale dans l'accueil de l'enfant à naître.

Le voeu de chasteté du prêtre implique en lui-même une disponibilité intégrale à l'autre, qui engage toute sa vie, sexuelle, affective, morale, intellectuelle, spirituelle. La chasteté est au Service de la fécondité, sinon elle s'étouffe sur elle-même. Cette fécondité s'exprime de différentes manières selon les personnes. Je pense à cette amie, femme dans la cinquantaine, qui a choisit le célibat dans la chasteté et qui accueille et éduque chez elle plus de 35 jeunes, pour la plupart handicapés ou abandonnés. Sa maison est un véritable foyer de charité et de vie, où la joie de vivre rayonne. Sa consécration, le don total qu'elle fait d'elle-même en choisissant librement ce service de l'autre est-il opposé à la «reproduction de la vie» ? Je pose la question. Les milliers de regards de Mère Térésa étaient-ils opposés à la vie, alors qu'elle accueillait les lépreux de calcutta, après avoir prié devant la Sainte Croix ? Le prêtre qui accompagne 35 couples vers le mariage, qui célèbre les funérailles de la femme du quartier que personne n'a vu mourir, il contribue le moins à la génération de la vie !!??


On peut individuellement ne pas saisir le mystère (qu'il est grand le mystère de la Foi!) de ces millions de personnes qui ont dit OUI à vivre la Chasteté dans leur vie, que ce soit comme mari et femme, veuve, prêtre, diacre, frère dominicain ou jésuite, ursuline ou soeur de la charité de Québec ; soit : mais on peut accepter que celui qui choisit cette voie ne le fait pas pour refuser l'engagement avec l'autre sexe dans le mariage. D'ailleurs, un jeune homme qui se présenterait à la formation vers la Prêtrise en fondant sa démarche sur le dédain ou la peur de l'engagement avec une femme ou de la paternité dans la famille, serait vite invité à reméditer sa vocation... Le mariage est une belle vocation, c'est pourquoi le religieux est heureux de le célébrer avec eux et dans le souci du bien de l'Épouse et de l'Époux. Il n'y a pas de contradiction, mais comminion spirituelle, et eucharistique, de chrétiens réunis à la même table, devant le même Dieu, pour le même Salut, celui de la Croix Glorieuse de Jérusalem, qui est la Victoire de l'Amour, une fois pour toutes, sur toutes les puissances du mal.

Revenons pour conclure cette réponse à l'autre dimension de l'affirmation du commentaire, qui prétend que ces mêmes personnes (lire : les prêtres, les religieux, ou toute autre autorité parlant au nom de l'Église catholique) «défendent à la femme de planifier sa maternité». Je dirai simplement, d'abord, que la pro-création implique aussi l'Homme, et la planification de la Paternité. Je précise, car la phrase ainsi formulée pourrait sembler présenter la grossesse comme une prérogative qui ne concernerait que la femme dans son droit à l'auto-détermination. Disons simplement que l'avortement ne fera jamais partie de la planification de la maternité (ni de la paternité), mais de la planification d'un crime organisé, aux tristes conséquences (prions). Ainsi, celui qui veut promouvoir la vie est dans le devoir de s'opposer à toute initiative visant à la détruire.

La promotion de la chasteté comme vertu dans le couple s'insère dans la planification des naissances, dans le respect des processus biologiques naturels, pour le bien des époux et celui des enfants.

Merci à mon interlocuteur anonyme pour cette question qui aura permis sans doute d'aborder quelque chose de fondamental dans la vie de l'Église et la culture de ce temps. Tout cela est constructif, comme tout dialogue sincère, qui se vit dans la Paix et le respect de la vie, de la liberté religieuse, de la liberté de culte, de pensée, de conscience et de parole.

Le Québec s'accomode raisonnablement de la prédication catholique, n'est-ce pas ? Espérons que cela sera une des conclusions publiques de la Commission Bouchard/Taylor...

Dans une amitié que je souhaite partagée.. du fond du coeur, je souhaite une bonne fin de journée à mon ou mes lecteurs... et je signe mon nom, celui de mon baptême... qui signifie en Hébreux «Dieu Donne»,

Jonathan, Séminariste, Québec.

Anonyme a dit...

Je sais qu'on est pas à l'école ici, mais ça vous dirait d'indiquer vos sources ou bien les endroits dans votre texte où vous collez des citations?
C'est qu'il suffit de googler les trois-quatre premiers mots de chaque paragraphe pour se rendre compte que ce que vous semblez présenter comme étant votre texte est en fait un ramassis de trucs piqués ailleurs. C'est peut-être pas péché, mais ça fait un peu plagiat...

Anonyme a dit...

Il faut aussi admettre que la vie tue. et elle le fait pour se perpétuer et pour préserver l'équilibre fragile qui la maintient.

c'est l'intelligence qui permet à la population humaine de croître tant depuis 200 ans. c'est donc à l'intelligence de l'homme de trouver les moyen de perpétuer cet équilibre. si la diminution de la population humaine est nécessaire, et bien soit, just do it. (sic)

il y a un certain alarmisme venant des années 60 qui nous disait que passé 11 milliard on allait plus pouvoir nourrir tout le monde. ça associé aux dangers climatiques, les états majors occidentaux on pris peur et on concoté un beau plan d'action pour la déstabilisations mondiales (lire l'ouvrage militaire «la déstabilisation de l'asie»), l'accélération de la crise environnementale, et l'hyper-militrarisation unilatérale américaine...

bon je m'en allais ou avec ça ?

ha wais, bin si on employait tout le génie humain à soutenir la croissance de la nature, «on pourrait nourrir 50 mondes» disait kevin speacy dans K-Pax. et s'il l'on dit dans un film, c'est vrai.

Simon, de quoi tu es pas d'accord là ?

Emmanuel

Simon le champion a dit...

Ben si tu veux mon avis Manu, perso, je vois pas pourquoi faudrait absolument faire des bébés à ne plus savoir quoi en faire. À part quand des hordes de curés sont là pour le marteller, la plupart des gens veulent des enfants sans toutefois consacrer toute leur vie à torcher des derrières de morveux. Que l'on donne au max de gens de bonnes conditions de vie matériels, et ils se limiteront naturellement dans la production de marmots et ce sera très bien ainsi(les taux de fertilité diminue avec la hausse du niveau de vie).

Beizerno a dit...

Je partage la crainte de Jo: les mesures étatiques d'hygiène et de planification me font ressentir le contrôle oppressant du «Meilleur des Mondes» de Huxley.

Pour une rare fois dans ma vie, je suis d'accord avec le vieux Johny Pope II: les campagnes anti-natalité masquent souvent une peur égoïste des riches face aux "peuplades barbares" du Tiers-Monde. Car dans le fond, qui faudrait contrôler la natalité AUJOURD'HUI? les pays du Tiers-Monde qui ne sont pas du tout responsables de l'épuisement des ressources et du changement climatique!

Sur l'avortement! Pour être vraiment honnête et personnel, je crois que l'avortement ne devrait pas exister! Mais c'est pas une raison de l'interdire. Il faut améliorer les conditions pour l'épanouissement des familles tout comme favoriser la contraception sécuritaire pour "prévenir". C'est le moyen de contrer l'avortement.

Comme Simon le sociologue l'a dit: c'est l'augmentation du bienêtre [et je rajoute l'éducation] qui fait baisser les taux de natalité. Nul besoin de contrôle totalitaire comme le document présenté par Philôme!

Beizerno a dit...

PAUL: Pour ta culture personnelle, quand Jo met un signe du genre «(cf. Mt 5, 37)» c'est une référence à un texte de la Sainte Bible ou d'un texte canon de la théologie (ex=Évangile selon Mathieu, chapitre 5, verset 37). Ce n'est donc pas «un ramassis de truc piqués ailleurs» mais une invitation à méditer sur un texte "sacré".

(Bon! le fait que Jo en utilise beaucoup dans ces textes pourrait faire l'objet d'un méditation aussi)

Jonathan a dit...

Au sujet des sources textuelles, en effet les références bibliques sont là, j'ai oublié, pour répondre à Paul, les extraits sur la Chasteté tirés du CEC (catéchisme de l'Église catholique,1992). Pardon de l'omission.

Je discutais l'autre jour avec un ami au sujet de cette importance de bien nommer les sources, les personnes à qui nous empruntons un bout de texte, par exemple. Cela nous a amené à une réflexion sur le sens de l'«anonymat», qui est très fort sur internet entre autre, et qui tend souvent à une vision impersonnelle du dialogue. De plus, nous méditions sur les réactions des lecteurs quand ils voient une source qui est émotivement ou intellectuellement un peu bousculante. Par exemple, un texte d'un Saint, ou du pape, ou de l'écriture sainte, pour rester dans le domaine de la discussion théologique. Le lecteur voit le nom de la source, et s'interroge sur son autorité : s'il ne reconnaît pas cette autorité, par exemple s'il a développée un «complexe anti-romain» qui se manifeste un peu comme une crise de rhumatismes, il ne se donne pas la peine de lire, du moins de prendre le temps d'écouter attentivement. C'est une réaction typique, elle est compréhensible. J'avais moi-même bien des réticences par le passé, face à certaines sources et autorités d'interprétation. C'est une démarche correcte que de se positionner par rapport à tout ça, car la question de l'autorité d'interprétation est centrale dans toute «herméneutique...»

Il m'est toutefois important de nommer ces sources, tout en sachant que cela peut «irriter» certaines personnes d'une façon qui n'était pas souhaitée par l'intention dans l'acte d'écrire.

C'est une question d'honnêteté intellectuelle, et de reconnaissance éducative, qui permet de voir que ma pensée s'inscrit dans une communion, dans un partage, un même Esprit. Cela me permet de répondre, en cette occasion, à un commentaire qui me disait : « Tu sais, que tu me cites Saint augustin ou un pape ou un texte de la Bible, je m'en fou, ce que je veux savoir c'est ce que toi tu penses, n'es-tu pas capables de penser par toi-même?»

Le dialogue, c'est la parole qui traverse, qui circule, qui féconde, qui appelle. Dans ce dialogue, la pensée de l'autre a sa place, elle peut être un point de repère pour avancer. Cette parole qui ne m'«appartient» pas, peut pourtant éclairer. En ce sens, nous voyons qu'une discussion peut s'ouvrir à d'autres interlocuteurs, à condition qu'on leur donne la place pour venir parler. Une citation, c'est donner la place à l'autre, en reconnaissant qu'il peut apporter à la discussion un point important, un point que peut-être je n'aurais jamais pensé de moi-même, mais qui rejoint et développe la pensée proposée. Alors, au lieu de tomber dans l'attaque à l'autorité de parole, il pourrait être bon de s'attarder un peu plus à l'apport de la parole que cette autorité véhicule, pour l'avancement de la compréhension des enjeux, et peut-être le questionnement sur les fondements de cette même autorité de parole.

Voilà pour le commentaire sur l'importance de vivre le dialogue entre Personnes qui choisissent librement de donner place à une parole qui interpelle, qui traverse. Dia-Logos...

Merci de vos commentaires, c'est intéressant de voir les points de rencontres, les divergences, et nos tâtonnements respectifs dans la recherche du Vrai, du bon.

Jonathan a dit...

Je préférerais ne pas avoir à faire ce commentaire, parce que je respecte Simon avec qui j'apprécie discuter, mais parce que nous sommes dans un espace d'expression «semi-public», je trouve important de le faire, en tout respect pour les personnes. Je précise qu'il est possible d'être en total désaccord avec les paroles ou actes de quelqu'un tout en étant capable de respecter cette même personne. Merci.

Simon dit :

« À part quand des hordes de curés sont là pour le marteller, la plupart des gens veulent des enfants sans toutefois consacrer toute leur vie à torcher des derrières de morveux.»

Un vieux proverbe invite à tourner sa langue 7 fois avant de parler. Je n'aurai pas de problème à torcher le derrière de tous ces «ptits morveux» qui pourraient énerver les penseurs, et je le ferai avec joie et esprit de service, comme ceux qui ont fondé notre pays ont appris à le faire, et comme ceux qui nous ont contribué à notre croissance comme petits enfants l'ont fait aussi. Un peu de respect pour ces familles qui se consacrent avec joie à toutes ces tâches nobles qui peuvent sembler «vieux-jeu et ennuyantes» à une élite intellectuelle qui préfèrera surement se rendre volontairement à l'hopital pour se faire stériliser que d'avoir à laisser tomber ses théories pseudo-empiriques pour s'ouvrir aux besoins «criants» des enfants.

Et ces équations boiteuses qui font un lien direct, presque causal, entre des choses comme le «niveau de vie» et le «taux de natalité», sont un peu grossières, sinon complètement non fondées.

Bien qu'on peut observer souvent que l'accumulation de biens matériels s'accompagne d'une mentalité plus égoiste et plus fermée sur elle-même, et donc forcément fermée à une vie où l'enfant doit être lavé et écouté, l'amélioration des «conditions de vie», par exemple au niveau de l'hygiène et des infrastructures, ne s'accompagne pas nécessairement d'une baisse de natalité. Car la question de la maternité ne se laisse pas enfermer dans les petites analyses «empiriques» et contextuelles des «nouvelles élites».

Et les «hordes de curés» diaboliques qui viendraient «forcer» les couples à enfanter à tout prix, ces personnages de la mythologie québécoise contemporaine nourrie sur une chorale de rancunes, il n'existent surement plus que dans les cauchemars d'une horde qui aurait peut-être avantage à écouter un peu plus l'autorité qu'ils vomissent. à celui qui veut te consacrer à «autre chose» que ces «pauvres tâches des parents», pour ne pas passer SA vie à aider un ou plusieurs petits mousses à grandir, qu'il le fasse dans la chasteté, c'est tout ce que le curé demande, ainsi que la confession générale des péchés une fois l'an.

Le choix de vivre la vie de famille, d'accueillir les enfants qui sont le résultat normal d'un acte d'Amour entre un homme et une femme, C'est avant tout une question d'ordre moral et de nature humaine. Mais certains ne semblent pas aimer la morale et la nature humaine, alors le réflexe est de tout placer comme le résultat d'un ordre social ou «politique» ? Mais tout ordre social est engendré par des humains qui le composent, humains qui ne sont pas des êtres strictements économiques dont les actes et décisions sont la cause d'un ordre structurel établi par l'État ou je ne sais qu'elle autre principe absolutisé de la pensée utilitariste d'une démocratie libérale qui cherche ses fondements dans la subjectivité individuelle, mais des êtres spirituels, dotés d'une conscience morale, des êtres charnels, dotés d'un corps qui est instrument de l'âme. Des personnes quoi.

Une sociologie, impersonnelle, qui évacue la morale et l'anthropologie fondamentale, se perd au fond d'un livre ou d'un couloir universitaire, ou dans une «structure de pensée» qui n'a plus rien à voir avec le réel.

En tout respect, c'était une petite sainte colère... j'ai parfois des atomes crochus avec St-Jean-Baptiste... lol

Anonyme a dit...

Jo,
Il y a déjà un certain temps que je lis tes interventions sur ce blogue et si je n’y ai jamais réellement répondu, c’est qu’elles me laissent très souvent sans mots. Il est en effet si rare de voir une personne de ton âge et de ta culture se consacrer aussi sérieusement à la vie religieuse que mes repères sociaux et culturels me laissent franchement démuni devant ta parole. En outre, je suis incapable de dissiper le malaise profond qui m’est inspiré par la contradiction si patente qui habite ta démarche de communication. Comment comprendre que les invocations répétées à l’ouverture et au dialogue puisse cohabiter avec un discours de nature religieuse par définition si intransigeant et si sûr de lui. Comment est-il possible de mélanger des sentences dogmatiques avec des raisonnements et des réflexions ? Ta tendance à naturaliser les dogmes de ton Église (avec des invocations au droit naturel et à la nature humaine) relève peut-être d’un choix stratégique ou d’un désir de concilier ta foi avec ton amour de la raison mais elle demeure quand même sournoise dans la mesure où elle te sert, dans une certaine mesure, à occulter la véritable nature de ton discours qui n’a absolument rien de rationnel. Je ne souhaite pas dévaloriser la foi ici. Mais mon embarras provient de mon incapacité sincère à comprendre comment cette dernière peut cohabiter avec la raison. Une démarche de discussion, de réflexions et d’échange est par nature incertaine, construite et, plus fondamentalement, elle admet l’erreur. Si je propose un raisonnement que je juge valable et bon et vrai à Manu ou Antoine ou Simon et que c’est derniers me font, comme ils l’ont déjà fait par ailleurs dans le passé, la démonstration que mon raisonnement comprend des failles importantes et que je dois l’amender pour le rapprocher de la vérité, et bien, par simple honnêteté d’esprit ou intelligence, je vais mettre un bémol à mon raisonnement jusqu’à ce que j’en trouve un meilleur. Lorsque tu déclames une parole de la Bible et que moi ou n’importe qui te dit : cette affaire là ne vaut pas de la marde pour telle ou telle raison, tu ne fais rien d’autre que de chercher une justification plus sophistiquée pour la parole en question. Ta foi, et cela est bien normal, t’interdit le doute par rapport à tes dogmes. Pour ces raisons je te perçois comme un évangélisateur sournois. Pourquoi sournois ? Parce que tu t’entête à professer ton dogme en t’abritant derrière le masque de l’ouverture et du désir de discussion. La parole religieuse est unidirectionnelle et c’est pourquoi, à mon humble avis, elle se prête si mal à la discussion. En tout respect Jo, si tu décides de me répondre, n’essaie pas de m’évangéliser, cela ne m’intéresse pas. Mais si je ressens un jour au fond de moi, le désir d’aller trouver dans la parole religieuse, du secours et du réconfort pour mon âme, tu seras assurément la première personne que je contacterai.

Jonathan a dit...

Cher Étienne,

J'ai lu ton commentaire avec attention, et il ne me laisse pas indifférent. Je suppose que si tu as pris le temps de bien exprimer ta pensée ainsi, c'est que certaines paroles que j'ai pu véhiculer ne te laissent pas indifférent non plus. C'est bien, nous sommes des êtres en chemin, qui se laissent bousculer par la rencontre, confiants qu'un plus grande clarté dirigera nos coeurs et notre intelligence.

Je soulèverai simplement quelques éléments qui émergent suite à la lecture de ce que tu as voulu communiquer. Je m'efforcerai je rester sur «le seuil» de mon «appartenance» et de ma profession de foi catholique, car tu me demandes de ne pas t'«évangéliser»...

J'aimerais par ailleurs te transmettre quelques Textes qui touchent cette question, que je ne peux pas transmettre par ici. Par e-mail ? Si tu veux, écris moi : jonathan.landry.3@ulaval.ca, je t'enverrai cela.

Ton commentaire soulève deux questions importantes, qui émergent d'une disposition que tu définis ainsi : « mon embarras provient de mon incapacité sincère à comprendre comment cette dernière (la foi) peut cohabiter avec la raison.»

De cet embarras naît cette question, que tu présentes comme suit : « Comment est-il possible de mélanger des sentences dogmatiques avec des raisonnements et des réflexions ? »

Ton autre question : « Comment comprendre que les invocations répétées à l’ouverture et au dialogue puisse cohabiter avec un discours de nature religieuse par définition si intransigeant et si sûr de lui.», vient préciser la chose.

En bref, tu présentes la foi et le discours religieux fondé sur cette même foi, comme relevant de la dogmatique et de l'irrationnel, qui semblent s'associer.

Nous retrouvons l'axiome suivant : « La foi n'a rien à voir avec la raison, elle est proprement ce qui relève de l'irrationnel.» Et ce qui est hors du champ de la raison ne peut être l'objet d'aucune discussion. Ainsi, si la foi est irrationnelle, dans cet ordre de perception elle est donc fondamentalement dogmatique au sens qu'elle ne peut se prêter à aucune réflexions ou discussions. Le «Dogmatique», serait donc associé à : intransigeance, inflexibilité, impossibilité de dialogue, fermeture à l'autre, etc. Comme l'expression d'une culture populaire l'a véhiculé : « cet homme est vraiment dogmatique».

Dans cet ordre d'idées, Il serait donc vain de réfléchir ou de discuter sur ce qu'est la Foi et le contenu de la Foi (définitions proclamées du CREDO de Nicée-Constantinopople, ou décrets du concile Vatican II, par exemple).

Là est le point central : la Foi chrétienne, l'adhésion qu'elle comporte à la personne du Christ et le message qu'il porte, y est présentée comme relevant d'un acte irrationnel. C'est justement là ce qui est à mon sens l'erreur : placer le domaine de la foi dans le domaine de l'irrationnel, et faire du rationalisme une opposition à la révélation chrétienne. Bon... C'est ce que développent les textes que je souhaites te partager, qui pourraient donner suite à une disccussion après, si tu le veux bien-sur.

Tu as dit : « La parole religieuse est unidirectionnelle et c’est pourquoi, à mon humble avis, elle se prête si mal à la discussion. »

Peut-être pourrions nous voir cela un peu autrement, en reconnaissant que cette parole peut elle aussi être écoutée, et susciter réflexions et discussions ?

Je t'invite aussi à relire cette parole que tu m'adresse : «Ta foi, et cela est bien normal, t’interdit le doute par rapport à tes dogmes. Pour ces raisons je te perçois comme un évangélisateur sournois. Pourquoi sournois ? Parce que tu t’entête à professer ton dogme en t’abritant derrière le masque de l’ouverture et du désir de discussion. »

J'affirme, dans la paix du coeur, et dans la lucidité de la réflexion qui ne s'oppose à ma Foi, que mon souci du dialogue et de la discussion n'est pas un masque, une hypocrisie factive visant à transmettre à tout prix un message extérieur à mes entrailles. Je vous aime tous trop pour ça...

Reconnaissant ce qui a été dit, je demeurerai donc en silence en tout ce qui concerne le contenu de la Foi, à moins qu'on me demande d'en parler. Je serai avec la communauté du Grand Séminaire de Québec toute l'année. Je manifeste donc ma disponibilité joyeuse à professer ce en quoi je crois profondément et qui pour moi est lumière du coeur et de la raison.

Mais comme je m'efforce de respecter profondément la liberté de ceux qui m'écoutent, liberté que je reconnais comme Don précieux, je ne prendrai plus les devant dans la discussion avec ce groupe, ce blogue.

Je te souhaite une très belle rentrée scolaire si c'est le cas, sinon, abondances de belles surprises.

Paix !

Anonyme a dit...

Beizeirno, pour ta culture personnelle, faudra probablement que t'apprennes à regarder plus loin que le bout de ton nez. Même avec la précision de Jo, il reste que la majeure partie de son texte et de sa réponse est du repiqué ailleurs.
Le texte ne s'inscrit pas, comme il est écrit "dans la lignée de l'Encyclique Evangelium Vitae", il en copie de très longs extraits.
Sinon, simplement en googlant les débuts de certains paragraphes, j'ai trouvé au moins quatre trucs desquels de long extraits sont copiés tels quels.
http://www.erudit.org/revue/cqd/2003/v32/n1/007410ar.html
http://french.china.org.cn/fa-book/43.htm
http://www.30anscasuffit.com/formation/religio_evangiledelavie.htm
http://catho.org/9.php?d=b1l

Quant à la réponse, ça provient en bonne partie de
http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/family/documents/rc_pc_family_doc_08121995_human-sexuality_fr.html
Là où j'ai étudié, on appelait ça du plagiat.
Mais bon, ça l'air de virer sentimental, je vous laisse...